Répondre aux questions des Ados pendant le confinement

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Le printemps 2020 restera dans toutes les mémoires. Cette épidémie et ses conséquences marquent la vie de chacun, dans l’intimité de nos vies quotidiennes. Les plus jeunes sont touchés eux aussi bien sûr : école à la maison, pas de sorties, pas de sport, pas d’aumônerie, de scoutisme … Comme pour chacun d’entre nous, le mot d’ordre pour les adolescents est « Restez à la maison ! ». Ce confinement peut être particulièrement difficile à vivre pour eux. D’abord parce qu’à cet âge on est invincible, la maladie, la mort sont en général loin de leurs pensées, de leurs modes de vie. Et il est vrai que le coronavirus touche très peu les jeunes. Ce n’est pas pour eux qu’on leur interdit de sortir, mais pour ne pas contaminer les autres avec un virus dont ils n’auraient pas conscience d’être porteurs … Difficile à comprendre, difficile à intérioriser, difficile à vivre. A cet âge aussi, même si beaucoup de parents peuvent trouver leurs ados bien mous, on a besoin de bouger, de courir, de se dépenser … difficile entre quatre murs. Enfin, et c’est peut-être le plus compliqué, vivre confiné en famille à une période de la vie où on recherche d’autres référents, où le groupe de pairs est essentiel, où on remet en cause l’autorité des parents … voilà les ingrédients d’une situation qui peut être explosive ! Animateurs, parents, éducateurs, vous entendez des questions, des réflexions. Vous cherchez comment y répondre, des ressources, des arguments. Cette page rédigée par des responsables d’AEP ou de pastorale des jeunes dans des diocèses ou des mouvements sont pour vous. Les textes ont été récoltés par le Service National pour l'Evangélisation des Jeunes et des Vocations.

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Est-ce que les hommes sont responsables de ce qui se passe ?

 Oui et non …

Non … personne n’a volontairement lancé l’épidémie, l’Institut Pasteur n’a pas inventé le virus … si tu veux en savoir plus, tu peux consulter les multiples sites de presse indépendante qui font du fact-checking, vérifient les sources, croisent les informations etc. Une info n’est pas vraie juste parce que quelqu’un que tu connais te l’a envoyée ! Sois curieux : vérifie.
Demande-toi toujours qui est à l’origine du message, quelles sont les preuves et ce que disent les autres sources.

Mais aussi … oui … d’une certaine façon, nos modes de vie nous rendent plus sensibles à ces épidémies : la perte de biodiversité nous rend moins résistants, les grandes métropoles très denses sont propices à la propagation de la maladie, les modes de consommation facilitent la transmission des virus de l’animal à l’homme, la mondialisation favorise la diffusion très rapide d’un continent à l’autre, le système économique nous rend extrêmement sensibles à ce qui se passe à l’autre bout de la terre etc.

Ce que nous vivons en ce moment peut être l’occasion de nous rappeler la tentation des êtres humains de se croire tout puissant, de se vouloir à l’égal de Dieu.
Le tout début de la Bible (Gn 2) nous le dit de façon imagée quand il nous raconte Adam et Eve tentés par le serpent.
Le pape François, dans l’encyclique sur la sauvegarde de la Création Laudato Si nous dit que « Ces récits suggèrent que l’existence humaine repose sur trois relations fondamentales intimement liées : la relation avec Dieu, avec le prochain, et avec la terre. [Ces trois relations] ont été rompues, non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur de nous. Cette rupture est le péché. L’harmonie entre le Créateur, l’humanité et l’ensemble de la création a été détruite par le fait d’avoir prétendu prendre la place de Dieu, en refusant de nous reconnaître comme des créatures limitées. Ce fait a dénaturé aussi la mission de « soumettre » la terre (cf. Gn 1, 28), de « la cultiver et la garder» (Gn 2, 15). Comme résultat, la relation, harmonieuse à l’origine entre l’être humain et la nature, est devenue conflictuelle (cf. Gn 3, 17-19) (Laudato Si 66)

Aujourd’hui encore, certains (les partisans du transhumanisme) imaginent que la technique pourrait nous délivrer de la mort. La maladie nous confronte à notre commune fragilité, mais redit aussi notre commune dignité : ensemble, nous trouvons des solutions, nous nous soucions de nos frères et sœurs, nous soignons, nous gagnons de petites batailles, nous nous préparons peut-être à penser un monde un peu différent, parce que nous aurons tiré des leçons de cette épidémie. Ce qui détruit la planète est péché, mais tout ce qui contribue à la rendre meilleure construit le royaume de Dieu.

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Tes amis te manquent ?

 Comme je comprends ça ! Tellement important d’avoir des amis à qui parler de tout !
Et justement de ce dont on n’a pas forcément envie de parler avec sa famille… Avec certains on peut parler de tout, ou presque.

Bon, il reste quand même les textos, WhatsApp, Instagram, Snapchat … tu en as l’habitude, mais aujourd’hui tu réalises que ça ne remplace pas la présence, la complicité, les franches rigolades et le temps des confidences en vrai.

Ce temps de confinement est vraiment une épreuve pour beaucoup d’aspects de nos vies. Et si cette épreuve nous permettait de découvrir des choses sur l’amitié, sur mes amis ?
Qu’est-ce que m’apporte tel ou telle ami/e ? Quelles sont ses qualités en particulier qui me manquent ? Pourquoi donc ai-je tant envie de le retrouver ?

L’amitié, un grand cadeau pour vivre.

Avec tes mots, essaye de formuler pourquoi tes amis sont si importants. Il y aura là beaucoup d’éléments pour vivre la suite de ces amitiés, et aussi pour comprendre ce que tu en attends et ce qui te manque dans ce temps d’éloignement.

L’amitié nous donne un espace pour être nous-même, en vérité, en sécurité. On se sent aimé comme on est, on se sent apprécié pour ce qu’on est, avec nos qualités et nos défauts. Et quand on a la chance de développer une amitié sur des années, on va pouvoir continuer de partager nos découvertes, nos peines, nos joies, nos difficultés, nos défis et se soutenir dans ces étapes plus ou moins faciles. On aura même l’occasion de se pardonner, souvent pour des maladresses ou des malentendus… C’est très précieux, l’amitié !

Peut-être que ce temps de confinement va nous permettre d’approfondir ces amitiés ? Après avoir réalisé à quel point elles sont précieuses, peut-être que tu réalises comment en prendre soin. Ce qui aide notre amitié à grandir et ce qui lui fait du tort…

 

Et quand nous pourrons nous retrouver enfin, après le confinement, qu’est-ce que tu souhaites vivre et comment célébrer nos retrouvailles ? Pourquoi pas y penser dès maintenant et construire la suite ?

 

Le grand Ami

Connais-tu le grand Ami ? Celui qui vient prendre soin de nous et qui jamais ne nous fait défaut ? Oui, Jésus ! Il est venu nous parler de l’amour qui traverse tout, qui nous redonne toujours une chance, qui croit en nous quoi qu’il arrive ! Sais-tu que Dieu vient nous rencontrer dans l’amitié ? Si tu le désires, tu peux lui demander que cette relation avec lui grandisse en toi.
Écoute ce que dit le pape François : « Si tu […] te laisses rencontrer par le Seigneur, si tu te laisses aimer et sauver par lui, si tu entres en amitié́ avec lui et commences à parler avec le Christ vivant des choses concrètes de ta vie, tu feras la grande expérience, l’expérience fondamentale qui soutiendra ta vie chrétienne. » (Christus vivit 129)

Et en lisant les évangiles, en fréquentant Jésus tu verras l’immense ressource qu’il peut être pour toi dans ton quotidien. Regarde donc ce que dit la Bible sur l’amitié 

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J’aimerais bien pouvoir aider, mais je suis bloqué chez moi !

 

Être bloqué chez soi quand il y aurait tant de choses à faire pour aider les autres, c’est frustrant !

Mais rester chez soi est pourtant la chose la plus utile à tous en ce moment. Vraiment !

En acceptant de limiter au maximum nos sorties et nos rencontres, nous empêchons le virus de se propager et donc, nous contribuons à faire que le nombre de malades touchés par le Covid-19 n’augmente pas.

Mais pour aider, il y a aussi des choses à faire sans bouger de chez soi.

Tu peux commencer par demander à tes parents s’ils n’auraient pas besoin d’un petit coup de main : vaisselle, tri du linge, tâches ménagères en tout genre, ou tout simplement prendre le temps de leur demander s’ils vont bien, si leur journée s’est bien passée…

Bon, d’accord, ça ne donne pas le sentiment de « sauver le monde », mais ça rend vraiment service ! Et quand on est confiné, ça améliore l’ambiance que de se sentir écouté et soutenu.

Tu peux aussi demander à tes petits frères ou sœurs s’ils n’ont pas besoin d’un coup de pouce pour finir un devoir, ou même les aider à ranger leur chambre, ou leurs jeux. Ou jouer avec eux, ce qui peut libérer du temps pour tes parents (surtout s’ils sont en télétravail).

En réfléchissant bien, il y a sans doute aussi un garçon ou une fille de ta classe à qui tu pourrais proposer de l’aide scolaire dans ta matière préférée.

Et puis, il y a sûrement des personnes âgées ou seules dans ta famille ou dans ton entourage, qui seraient heureuses de t’entendre au téléphone et de bavarder avec toi !

Et si tu ne sais pas quoi leur dire, laisse-les parler ! Tu verras, ça se passera bien.

Si tu n’en connais pas, tu peux te rapprocher de ton aumônerie ou de ta paroisse, qui pourra te mettre en lien avec le « Service évangélique des malades ». Eux pourront te donner les coordonnées d’une personne malade ou âgée à qui un coup de téléphone pourrait faire plaisir.

Enfin, tu peux aussi aider en priant : pense à tout le bien que tu aimerais faire dans cette situation sans pouvoir le faire, et confie tout cela au Seigneur. Ou pense à toutes les personnes que tu voudrais aider, et parle d’elles à Dieu tout simplement, avec tes mots à toi. Et si tu le souhaites, tu peux terminer par un « Notre-Père », un « je vous salue Marie », ou une autre prière que tu aimes bien.

Tu peux confier ta prière à Sainte Thérèse de Lisieux. Sais-tu qu’elle est la « patronne » des missionnaires, ces hommes et ces femmes qui allaient parler de Jésus dans tous les pays du monde ? Pourtant, Sainte Thérèse n’a jamais quitté son couvent…

Finalement, tu vois ! On peut en faire des choses en restant confiné !

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Un(e) de mes proches est décédé(e)…

 

Chaque soir les informations nous donnent le nombre de morts de la journée. En quelques jours, des milliers en France, des dizaines de milliers dans le monde. La mort rôde, elle plane, nous sommes confinés pour éviter qu’elle ne se propage.

Elle peut ne rester qu’un nombre, une statistique ou une menace, mais quand elle touche un proche, un ami, un parent, voilà que la mort devient une réalité tragique, dramatique. D’autant que les circonstances actuelles vont faire qu’on ne pourra probablement pas avoir la possibilité de se retrouver, de prier ensemble, de prendre le temps de faire mémoire, de se réconforter.

Nous vivons ce temps de confinement au moment de la fin du carême et du début des fêtes pascales : ce mystère pascal doit nous aider à vivre les décès que nous pourrions connaître dans notre entourage proche. Là est le cœur de la foi des chrétiens, le mystère le plus entier, le plus profond, le plus inouï aussi. Nous annonçons que Jésus Christ est ressuscité. Un homme qui était mort est revenu à la vie, ou plus exactement, la vie n’a pas été arrêtée par l’événement de la mort. Cet événement que Jésus vit, nous comprenons que tous les hommes sont invités par Dieu à le vivre. Jésus ouvre la voie, tous sont invités, appelés à l’emprunter. L’on découvre que Dieu n’est pas le dieu des valeurs ou d’une morale, mais qu’il est Dieu de Vie, et de Vie infinie.

C’est cette annonce qui ouvre l’espérance des chrétiens et qui peut ouvrir l’espérance de tous les hommes. Notre vie terrestre n’est pas marquée par la mort comme par une fin. Il y a bien disparition physique, nous ne pourrons plus vivre ensemble comme jusqu’à maintenant, mais nos relations avec la personne défunte doivent continuer. Différemment, autrement, mais continuer.

Ceux qui restent doivent alors apprivoiser cette nouvelle relation, trouver des mots, des gestes, des moyens pour l’entretenir, non seulement dans la mémoire des souvenirs, mais aussi dans la mémoire du cœur et dans le présent de l’amour que nous portons pour eux. C’est ce qu’on appelle le travail de deuil, accepter cette rupture, parfois brutale – et elle peut l’être dans l’épisode de pandémie que nous traversons –, et qui peut parfois sembler injuste. Il n’est pourtant pas question ici de justice ou d’injustice : certaines morts seraient-elles plus justes que d’autres, plus méritées en quelque sorte ? Assurément non, mais la mort est inhérente à toute vie, elle fait partie de la vie. Elle apparaît brutalement quand nous ne nous sommes pas préparés, mais elle ne doit pas nous apparaître « juste » ou « injuste ».

Pour vivre cette « transformation de relation », qui passe par la parole, l’écoute, la prière, la mémoire…, pour entrer dans une espérance, il est nécessaire d’être avec d’autres ! Le groupe d’aumônerie est évidemment un lieu qui prend là toute son importance. Les échanges entre ados, leur soutien mutuel sera précieux : à travers les réseaux sociaux, le téléphone, il est bon d’encourager ce compagnonnage entre pairs. L’animateur du groupe aura aussi toute sa place pour inviter à l’expression et au partage des émotions (tristesse, culpabilité, colère…). Il veillera à ce que l’adolescent ait une personne de confiance proche de lui qui puisse l’écouter. Il aidera à trouver une manière de faire mémoire (mettre une photo de la personne décédée dans sa chambre, lui écrire une lettre ou une chanson, mettre en évidence un cadeau fait par cette personne…). En tant que compagnon dans la foi, l’animateur saura également écouter et ouvrir la Parole de Dieu et le trésor de la foi chrétienne, pour redire la présence de toute l’Église et de la communion des saints qui nous lie bien au-delà de nos confinements et de nos présences et absences terrestres.

A la sortie du confinement, on prendra le temps de vivre ensemble un temps de prière plus élaboré pour porter ensemble tous ceux qui sont partis et tous ceux qui restent et qui sont dans la peine. Ce sera le moment de célébrer ensemble la fête de Pâques, dans l’épaisseur de son Mystère.

 

Textes bibliques :

– On pourra méditer les récits de résurrection bien sûr !

Matthieu 28, Marc 16, Luc 24, Jean 20, 1-31

– Également le récit du relèvement de Lazare où Jésus dit « Je suis la résurrection et la vie »

Jean 11, 1-45

– En 1 Co 15, 1-28, Saint Paul nous rappelle que si nous ne croyons pas à la résurrection, notre foi est vaine

 Ressources vidéos

Retrouvera-t-on notre famille dans la Vie éternelle ?

→ Une vidéo de KTO, en 2’58 : https://www.ktotv.com/video/00307295/pourquoi-padre-saison-2019-2020-2

L’Église et le deuil

→ Une émission de KTO, 52 minutes : https://www.ktotv.com/video/00292995/leglise-et-le-deuil

Romans jeunesse

  • Ne plus vivre avec lui d’Eva KAVIAN –Editions Mijade -2009
  • Dernier jour avant la pluie de Sophie VERMOT – L’école des Loisirs – 2009

couple personnes âgées

 Ma mère, mon grand-père est malade … On ne me dit rien. Je suis inquiet, je ne sais pas avec qui en parler.

 Tu es inquiet car ton proche est malade et on ne te dit rien. Tu as peur, tu es angoissé et c’est normal. Tu as le droit d’être inquiet car tu aimes ton proche et tu as peur de le perdre.

Et en même temps peur et inquiétude ne te donnent pas de réponses, ne t’aident pas. Pourrais-tu parler avec Dieu ? dans un cœur à cœur, tu peux lui demander force et soutien, ainsi que la paix intérieure. Dis-lui tout ce que tu as sur le cœur et n’hésite pas à lui exprimer ta colère ou ta tristesse. Puis écoute sa réponse dans ton cœur. Tu peux aussi lire la Parole de Dieu en trouvant quelques passages dans la Bible

  • Matthieu 6, 25-34 « Avoir confiance en Dieu »,
  • Psaume 22(21) « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »,
  • Psaume 23 (22) « Le Seigneur est mon berger »,
  • Psaume 116 (115), Es 38,9-20, Ps16(15) « Dieu ne veut pas la mort »
  • Esaïe 25,6-9 « Dieu donne espérance »
  • Luc 8, 22-25 « Jésus apaise une tempête »

 

Peut-être te dis-tu que cela ne t’aide pas vraiment : Dieu, tu ne le vois pas ! Tu peux poursuivre le chemin en parlant avec une personne. Je te conseille de prendre courage et de parler à quelqu’un de ta famille ou ton entourage dont tu es proche et en qui tu as confiance. Il se peut que les membres de ta famille ne sachent pas non plus comment aborder ce sujet avec toi. Ils sont sans doute inquiets, tristes, angoissés, comme toi…

Choisis un moment calme dans la journée, quand la personne est libre. Tu lui exprimes tes inquiétudes. Tu peux lui dire tout simplement que tu souhaites (préfères) connaître la vérité car tu fais partie de la famille, même si tu comprends qu’on veuille te protéger. Parle avec cette personne en vérité. Cela va déjà t’apporter un peu de réconfort. La peur, l’inquiétude partagée avec quelqu’un, c’est la moitié de peur, d’inquiétude, dit un saint. J’espère que cette personne trouvera les mots pour te dire la vérité. Et peut-être l’état de ton proche malade n’est pas vraiment si grave que tu le penses …

Si c’est difficile de parler en vérité avec quelqu’un de ta famille tu peux contacter ton animateur, responsable d’aumônerie ou le prêtre accompagnateur de l’aumônerie en respectant les consignes de confinement. Tu peux leur parler au téléphone ou leur écrire un texto. Je suis sûr qu’ils trouveront du temps pour t’écouter.
Bon courage !

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Ça sert à quoi de continuer à travailler pour l’école ?

 

Continuer à travailler à la maison sans les profs et surtout les copains, ce n’est pas facile. Franchement, je n’ai pas envie de m’y mettre surtout pour les matières que je n’aime pas … déjà en cours, c’est difficile, mais alors là seul devant ma feuille ou on écran, c’est trop me demander !

Avec le confinement, les journées sont longues … je vais moins m’ennuyer si je plonge dans mes cours et mes devoirs, surtout si je garde le contact avec d’autres de la classe pour échanger sur les devoirs, demander une explication … s’entraider.

Je peux aussi imaginer que je ne suis pas seul dans ce cas. Je pourrais aussi demander à mes copains, à ma famille, ce qui les aide eux à se mettre au travail.

Cela m’évitera d’accumuler du retard et que ce soit pire quand l’école reprendra car le confinement aura une fin : je risque d’être complètement perdu en cours, d’avoir du mal à suivre. Et si je prends du retard que mes notes baissent, je risque d’être limité dans mes choix pour la suite de mes études. Comment je pourrais faire jouer la solidarité et l’amitié, dans cette situation difficile pour moi et sûrement pour d’autres ?

Est-ce qu’une des paraboles de l’Evangile pourrait m’inspirer ?

Certains passages bibliques pourraient m’éclairer car la Bible recèle de multiples histoires de choix à faire en temps de difficultés ou dans des circonstances imprévues, histoires de responsabilité, de courage, de persévérance et aussi de solidarité.

Il y a plus de 2500 ans, le prophète Isaïe avait déjà les mots pour t’encourager :

« Pourquoi affirmes-tu : ‘Le Seigneur ne s’aperçoit pas de ce qui m’arrive, mon bras droit échappe à mon Dieu’ ? Ne le sais-tu pas ? Ne l’as-tu pas entendu dire ? Le Seigneur est Dieu de siècle en siècle. Il a créé la terre d’une extrémité à l’autre. Jamais il ne faiblit, jamais il ne se lasse. Son savoir-faire est sans limite, il redonne des forces à celui qui se lasse, il remplit de vigueur celui qui n’en peut plus. Les jeunes eux-mêmes connaissent la défaillance ; même les champions trébuchent parfois. Mais ceux qui comptent sur le Seigneur reçoivent des forces nouvelles ; comme des aigles ils s’élancent. Ils courent, mais sans se lasser ; ils avancent, mais sans faiblir. » (Is 40, 27, 31)

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Il n’y aura pas Pâques cette année ?

 

En fait, Jésus est déjà mort et ressuscité il y a deux mille ans !! Il est déjà victorieux de la mort, de toutes nos angoisses, de toutes nos lourdeurs et tristesses… La Victoire a déjà eu lieu !!!

 

Qu’est-ce alors que la fête de Pâques ? Le souvenir de cet événement passé ? A ce moment-là il nous faudrait vraiment reproduire ce qu’a fait Jésus avec ses disciples, théâtraliser pour entrer dans cette fête sur un mode sentimental.

Mais la réalité est que nous sommes toujours par moment égoïstes, par moment centrés sur nous-mêmes sans faire attention aux personnes qui nous entourent, par moment enfermés dans nos angoisses. Bref, la réalité est que nous avons encore et toujours besoin de recevoir cette force du Ressuscité qui nous pousse à répondre aux événements de mort et de souffrance qui nous arrivent, par la puissance de l’Amour.

Un souvenir ne nous servirait à rien !

La fête de Pâques n’est pas un souvenir ! Non, NON ! Qu’est-ce que c’est alors ?

La Victoire même de Jésus Christ : elle nous rejoint et se fait présente pour nous, pour ceux qui la célèbrent. Cette victoire traverse l’espace et le temps pour se faire chair en cette nuit tellement spéciale pour les chrétiens. Le premier signe de cette Victoire, ce ne sont pas le pain et le vin consacrés… Le premier signe est la victoire de la lumière sur les ténèbres… Le premier signe du passage du Seigneur dans nos vies est le passage de la nuit à l’aube. C’est pour cela que les premiers chrétiens la célébraient non pas le dimanche matin, mais veillaient toute la nuit du samedi au dimanche : ils commençaient la fête la nuit tombée, signe de nos ténèbres intérieures, de nos zones d’ombres que nous ne voulons surtout pas voir, pour finir aux premiers rayons de soleil, signes que rien ne peut être au-dessus de l’Amour de Dieu pour toi et pour moi, pour nous : R.I.E.N. D.U. T.O.U.T. !
L’Amour de Dieu pour l’humanité a triomphé il y a deux mille ans, il continue de triompher aujourd’hui et continuera demain.

Mais il y a une condition. Prenons une comparaison : si on découvrait le remède au Covid19, la victoire serait acquise… pour ceux qui prendraient le remède. Alors que la victoire serait déjà là, elle ne pourrait pas bénéficier à ceux qui ne prendraient pas le remède.

Quel est le rapport ? Le remède, c’est la Victoire de Jésus Christ ; le fait de prendre le remède, c’est reconnaître que nous avons besoin du remède. C’est accepter que sans ce remède, nous ne pouvons pas vivre. C’est cela la conversion.

Ce passage du Seigneur se fera cette année, bien sûr ! Comment ?

Pas comme l’année dernière, c’est clair ! A chacun de retrouver la joie de Pâques au fond de lui et de la partager, comme l’ont fait les personnes qui interviennent dans cette vidéo !

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 Moi je n’ai pas peur, de toutes façons ils disent que les jeunes ne sont pas atteints, je peux faire ce que je veux …

 

Il y a deux choses qui font la gravité d’une épidémie : la facilité du pathogène à se transmettre entre humains et la sévérité des symptômes qu’il engendre.

Si tu es infecté, et cela est probable si tu continues de sortir sans respecter les règles de sécurité et de distanciation sociale, tu peux le transmettre, sans le savoir, à 2 ou 3 personnes.

Tu penses que pour toi, cela ne sera pas très grave car tu es jeune et en bonne santé ? C’est possible, les jeunes sont moins gravement touchés que les autres catégories de personnes … Je t’invite quand même à lire l’histoire du bienheureux Pier Giorgio Frassati décédé à l’âge de 24 ans du virus de la polio. Son histoire le rend plus proche de nous tous en cette période.

Mais je t’invite aussi à t’interroger : connais-tu les problèmes de santé des deux ou trois personnes à qui tu vas transmettre le COVID19 ?

Si cette personne est âgée, si elle a déjà certaines pathologies ou si, en bonne santé et très jeune, son système immunitaire sur-réagit à l’intrusion de ce virus dans son organisme (et ça, on ne peut pas le prévoir), elle va développer une forme grave qui nécessite une hospitalisation et une admission en soins intensifs durant quinze jours environ. Elle risque même d’en mourir.

Jésus, à un moment crucial de son existence, a donné à ses disciples un commandement « Aimez-vous les uns les autres »

Alors, en restant chez toi, en respectant la loi, tu as une vraie possibilité d’action et de mettre en pratique ce commandement : tu vas activement participer à ne pas propager le virus. Et ce sera une première preuve d’amour donnée aux gens qui t’entourent. Les personnes qui vont tomber malades pourront être toutes prises en charge dans les hôpitaux. Le système de santé ne sera pas débordé et le nombre de personnes qui vont guérir sera plus important. Et ce sera une preuve d’amour encore plus grande car des vies auront été sauvées. C’est aussi une forme de solidarité avec ceux qui travaillent auprès des malades, de respect de leur mission.

En restant chez toi, tu fais le bien !

Si néanmoins tu dois sortir alors protège-toi et protège les autres avec les gestes appropriés.

Le pape François t’adresse cette belle parole, je t’invite à la faire tienne :
Pendant que tu te bats pour donner forme à tes rêves, vis pleinement l’aujourd’hui, remplis d’amour chaque moment et donne-le entièrement. Car il est vrai que cette journée de ta jeunesse peut être la dernière, et cela vaut donc la peine de la vivre avec toute l’envie et toute la profondeur possible. (Christus vivit 148)

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Comment continuer à être chrétiens sans notre équipe ?

 

Pour être chrétien pleinement, tu es invité à prier, à te mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, à approfondir ta foi, à te mettre au service des autres (Ac 2, 42-47) … Tout cela, tu peux le faire, même si tu restes éloigné de ton équipe et confiné chez toi ! D’abord, tu peux garder le lien avec ton équipe en créant un groupe, s’il n’existe pas déjà, sur un réseau social ou un groupe de prière, comme le réseau Hozana par exemple. Cela peut te permettre de donner rendez-vous pour prier, unis malgré la distance. Tu sais peut-être que dans le monde entier et pas seulement en temps d’épidémie, des chrétiens, les religieux en particulier mais pas uniquement, prient avec les mêmes mots – ceux des psaumes – à des moments précis de la journée : cela s’appelle la prière des heures.

Ce rendez-vous, n’est pas que pour toi, ta prière compte aussi pour tous. Tu peux prendre un rdv de prière avec ton équipe : par exemple, le matin, je dis un Notre Père. Ou bien le soir, je dis une prière toute simple avec des mots d’amour : merci, pardon, s’il te plaît ou un chant, ou même un temps de silence.

Il y a plein de formes de prière, à toi d’essayer : il n’y a qu’en priant qu’on arrive à prier ! Tu peux te mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, en suivant ce que propose la liturgie ou en t’aidant d’un parcours ZeBible qui te permet de naviguer dans la Bible autour d’un même thème. Tu continueras ainsi à approfondir ton chemin de foi.

Tu peux aussi rester au service des autres, par un coup de fil, un SMS, aider un copain sur un exercice parce que tu es plus fort dans cette matière, tu peux rester au service chez toi, en veillant à respecter la vie commune, ou encore faire profiter quelqu’un de tes talents si tu es musicien, ou si tu aimes cuisiner …

Reste en lien avec ton équipe, envoyez-vous des petits messages, évoquez vos petites victoires, vos soucis, fixez-vous des défis, partagez … comme si vous vous retrouviez en direct ! Vous aurez encore plus de joie à vous retrouver ensuite !.

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Je n’en peux plus de ma famille !

 

La période que nous vivons est vraiment angoissante … Elle est dure pour tout le monde. Nous vivons en famille sans, pour la plupart, nos habituelles activités à l’extérieur. Nous voyons les mêmes personnes toute la journée, sans trop pouvoir nous échapper. Il nous faut donc nous supporter, coûte que coûte, au risque que la vie devienne impossible pour tout le monde. Dis-toi que si c’est dur pour toi, c’est sans doute dur aussi pour tes parents, ta petite sœur ou ton grand frère !

Alors que faire ? Je n’ai pas LA solution, mais on peut essayer quelques pistes.

  • Commence la journée par prendre le temps de dire bonjour à toute la famille.
  • Prends soin de toi : garde autant que possible des moments où tu peux t’isoler, choisir tes activités (sans oublier le travail scolaire !) …
  • Prends soin des autres : respecte aussi l’espace vital et certains moments importants pour tes parents (s’ils télétravaillent par exemple) et tes frères et sœurs.
  • Respecte ton corps et celui des autres : même confinés, nous restons des personnes dignes … Lave-toi, habille-toi, essaie de faire un peu de sport …
  • Propose à ta famille un petit temps d’échange quotidien pour faire le point de la journée, se dire tranquillement ce qui va, ce qui ne va pas, nos émotions, nos désirs, nos règles de fonctionnement à mettre en place ou à ajuster (une sorte de « charte » de confinement), … un bon moyen de faire retomber les tensions avant qu’elles n’explosent.
  • Faites des choses ensemble : prendre les repas ensemble, une émission ou un film à regarder, un jeu de société, cuisiner, des quizz pour mieux se connaître et savoir comment tes parents vivaient quand ils étaient ados, finir la journée par un merci, un pardon et un s’il te plaît, … Sois créatif ! Ose proposer !

Si tout le monde y met du sien, vous devriez y arriver … dans le fond, vous vous aimez, non ? Tu peux même aller plus loin que supporter ta famille au sens de « faire avec » … tu peux en devenir un véritable supporter, comme pour une équipe de foot ! Le supporter, il admire, il pardonne les défaites, et surtout il encourage … Ta famille pendant le confinement, c’est ton équipe. Tous ensemble, vous allez gagner !

Et pour aller plus loin, tu peux aussi prendre le temps de lire quelques passages de la Bible qui évoquent des histoires de famille !

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On va tous mourir ? Après cette épidémie, il y en aura une autre …

 

Il est rare que des événements touchent les 7 milliards de « terriens » sans exception. C’est le cas du covid19. S’il y a bien quelque chose qui nous rend tous égaux, quelque soit notre âge, notre nationalité, notre sexe, notre diplôme, notre niveau social, économique ou culturel, … c’est la certitude que nous allons tous mourir un jour ou l’autre – tous, sans exception ! – qu’il y ait encore d’autres épidémies après celle-ci ou pas … Voilà le grand paradoxe de la vie : vivre, c’est accepter de devoir mourir…

Avec les progrès de la science et des technologies, nous cherchons à prolonger notre espérance de vie par tous les moyens possibles. On se croit souvent tout-puissants, on pense qu’on peut y arriver tout seul, par nos seules forces et nos propres efforts. Bien sûr, les progrès de la science nous permettent de mieux vivre certaines situations. Et, c’est super ! C’est top que l’intelligence humaine aide à cela ! Mais l’expérience de cette terrible épidémie nous rappelle aussi notre condition humaine, créatures fragiles, vulnérables, limitées … La Bible raconte dans un langage poétique que nous sommes façonnés à partir de l’argile, de la terre (« humus ») que Dieu a rempli de son souffle de Vie (Gn 2,7). Cette épidémie nous rappelle cette ‘humilité’ devant le mystère de la Vie. Ce que nous sommes, nous le devons à un Autre.

Plusieurs d’entre nous sommes confrontés au décès d’un proche. Malgré la tristesse, nous devons accepter cette épreuve et traverser ce deuil pour continuer le chemin de notre vie, envers et malgré tout. Même si nous ne voyons plus ce proche, nous croyons comme chrétiens qu’il reste bien présent et que sa vie se poursuit différemment.

Cette épidémie nous invite à nous interroger non seulement s’il y a une vie après la mort, mais aussi et surtout s’il y a une vie avant la mort. L’expérience de la Résurrection est d’abord un appel à vivre dès aujourd’hui l’éternité de Dieu, cette vie en abondance (Jn 10,10). Car il y a vie et Vie ! Il y a la vie biologique que je reçois comme tout être vivant, et il y a la Vie en plénitude que je choisis. Chaque moment de la journée peut devenir un instant d’éternité, par la qualité de ce que nous choisissons de vivre. « Choisis donc la Vie » (Dt 30,19).

Lorsqu’il était ado, Saint Louis de Gonzague, interrogé dans la cour de récréation sur ce qu’il ferait si on lui annonçait sa mort dans le quart d’heure qui suivait, a répondu : « Je continuerai à jouer ! ». A travers l’exercice de la « bonne mort », Don Bosco invitait aussi ses jeunes à s’interroger régulièrement à la fin de la journée : « que changerais-tu dans ta vie si tu devais mourir demain ? ».

Nous portons ce cadeau de la vie reçu de Dieu comme un trésor dans des vases d’argile (2 Co 4,7). Un tel cadeau divin nous invite à la gratitude et nous donne une fameuse responsabilité à chaque journée qu’il nous est donné de vivre. Au lendemain de cette épidémie, nous serons tous des survivants. Que ferons-nous de ce jour d’après ? Choisirons-nous de vivre chaque instant pleinement, gratuitement, comme un cadeau ? Nous continuerons bien sûr à être fragiles et vulnérables… Comment prendrons-nous soin de ce cadeau de la vie pour les uns et les autres, sans exception, en particulier les plus vulnérables ?

 

Pour approfondir …

« Je suis venu pour que vous ayez la vie, et la vie en abondance » (Jn 10,10)

« Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur (…)

Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance » (Dt 30, 15-19)

« Moi je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ; et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11, 25)

« Vivre est la chose la plus rare du monde, la plupart des gens se contentent d’exister, sans plus ». (Oscar Wilde)

 » Chaque matin, quand vous vous réveillez,

Dites-vous que vous avez la chance d’être en vie, que votre existence est précieuse, que vous n’allez pas la gâcher, que vous allez utiliser toute votre énergie pour évoluer, pour vous ouvrir aux autres et leur faire le plus de bien possible. » (Dalaï-Lama)

 

Et aussi quelques chansons à écouter …

C’est quoi la vie ? (Aldebert) –
C’est quoi la musique? C’est du son qui se parfume

C’est quoi l’émotion? C’est l’âme qui s’allume
C’est quoi un compliment? Un baiser invisible
Et la nostalgie? Du passé comestible
C’est quoi l’insouciance? C’est du temps que l’on sème
C’est quoi le bon temps? C’est ta main dans la mienne

C’est quoi l’enthousiasme? C’est des rêves qui militent
Et la bienveillance? les anges qui s’invitent
Et c’est quoi l’espoir? Du bonheur qui attend
Et un arc-en-ciel? Un monument aux vivants
C’est quoi grandir? C’est fabriquer des premières fois
Et c’est quoi l’enfance? De la tendresse en pyjama

Mais dis, papa
La vie c’est quoi?
Petite, tu vois
La vie, c’est un peu de tout ça, mais surtout c’est toi
C’est toi

Mourir demain (Pascal Obispo et Natasha St Pierre)

Il y a ceux qui prendraient un avion
D’autres qui s’enfermeraient chez eux les yeux fermés
Toi, qu’est-ce que tu ferais?
Toi, qu’est-ce que tu ferais?
Il y en a qui voudrait revoir la mer
D’autres qui voudraient encore faire l’amour
Une dernière fois
Toi, tu ferais quoi? Et toi, tu ferais quoi?

Si on devait mourir demain
Qu’est-ce qu’on ferait de plus,
Qu’est-ce qu’on ferait de moins
Si on devait mourir demain
Moi, je t’aimerai, moi, je t’aimerai

Vivre d’amour (Natasha St Pierre)

Vivre d’Amour, c’est donner sans mesure
Sans réclamer de salaire ici-bas
Ah! Sans compter je donne étant bien sûre
Que lorsqu’on aime, on ne calcule pas.
Au Cœur Divin, débordant de tendresse
J’ai tout donné, légèrement je cours
Je n’ai plus rien que ma seule richesse
Vivre d’Amour

Vivre d’Amour, c’est bannir toute crainte

Illustration fiche 12

 

Il paraît que dans les hôpitaux on trie les personnes …

 

Dans un contexte de manque de lit en service de réanimation, il pourrait hélas arriver que l’on soit face à deux personnes qui nécessitent du matériel (respirateur artificiel) alors qu’un seul poste est disponible. Tout doit être fait (d’où la création d’hôpitaux de campagne et de lits supplémentaires actuellement) pour éviter à tout prix une telle situation. Mais si elle advient, que faire, comment choisir ? Le premier arrivé ? Est-ce toujours la solution la plus juste ?

L’Église (à la suite de Saint Thomas d’Aquin, un religieux philosophe et théologien du XIIIème siècle, qui a beaucoup marqué la façon de penser de l’Église) pense que : « Quand on ne peut empêcher tout le mal, on choisit de laisser durer le moindre mal pour concentrer ses efforts sur la disparition du mal qui paraît le plus grave. ». Il s’agit donc d’un discernement difficile ! Si vraiment on ne peut pas sauver deux vies, si nous n’avons qu’un seul respirateur, il faut choisir la disparition du mal qui paraît le plus grave. Ainsi des critères vont être choisis, des critères permettant de savoir quel malade à le plus de chance de guérir avec ce respirateur artificiel car le but est de sauver une vie. Ainsi on peut être amené à choisir un malade qui a moins de facteurs de risque, pas d’autres maladies qui vont aggraver son mal, un âge plus jeune lui permettant plus facilement de guérir, un bon état de nutrition etc. Il y a donc plusieurs critères et de telles décisions doivent se prendre à plusieurs (équipe soignante).

Il s’agit bien là de choix en dernier recours, car pour un chrétien toute personne humaine est infiniment précieuse et doit être respectée depuis sa conception jusqu’à la fin de sa vie.

Le seul but recherché est de sauver la vie d’une personne et de se donner le maximum de chance d’y arriver.

 

Ressources pour ceux qui veulent aller plus loin

 

Enjeux éthiques de l’accès aux soins de réanimation et autres soins critiques (SC) en contexte de pandémie COVID-19

Ce texte a été élaboré en liaison avec les sociétés médicales savantes directement concernées. Ce document sur la priorisation présente notamment un arbre décisionnel pour aider les personnes qui travaillent en réanimation à prioriser les malades. Il s’appuie pour l’essentiel sur un indicateur déjà bien connu des soignant·es, le « score de fragilité » (qui classe les patient·es selon leur état de santé préalable à la maladie) et qui l’adapte aux spécificités du Covid-19. Il rappelle aussi les principes éthiques déjà établis en réanimation comme la non-malfaisance, le respect de l’autonomie et de la dignité des patient·es.

Illustration fiche 13

 Finalement, la messe, ça ne sert à rien, on s’en passe bien en ce moment … Pourquoi ne pas continuer tout le temps comme cela : vidéos, chaînes de prière, messe à la télé … ?

 

La messe, la prière la plus concrète

La messe est la prière la plus concrète, nous dit le Pape François : « La Messe est prière, elle est même la prière par excellence, la plus élevée, la plus sublime, et dans le même temps la plus « concrète » (Audience, 15 novembre 2017). Des vidéos, des chaînes de prières peuvent m’aider à prier mais il manquera le concret de la messe.  Regarder une messe à la télé est bien différent que d’y participer en chair et en os ! C’est un peu comme regarder une pub d’un plat succulent quand on a faim, frustrant.

Pourquoi ?

Le premier effet concret de la messe est de nous rendre semblable au Christ.  Jésus ne veut pas d’un amour lointain. Il veut descendre au plus profond de toi. Il le fait en se donnant à toi dans le pain et le vin dans lequel il est réellement présent ! Rappelle-toi ses paroles lors du dernier repas : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » (Mt 22, 19). En communiant à Jésus dans le pain et le vin consacrés, tu es transformé. Tu arriveras à mieux aimer et à ressembler au Christ. Saint Irénée, qui a vécu à Lyon au 2ème siècle, disait dans une très belle formule : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ». Oui, par la messe nous sommes peu à peu divinisés. Ce n’est pas magique, cela suppose de faire fructifier dans notre quotidien la présence réelle de Jésus.

Un autre effet concret de la messe est de « faire l’Eglise » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n. 1396).  Dans la messe, les relations entre les participants ne sont plus les mêmes. Dans la communion à Jésus, il nous a uni les uns aux autres très fortement ! Tous ceux qui participent à la messe deviennent un membre de son corps. Les paroles d’un beau chant l’expriment bien : « Devenez ce que vous recevez, vous êtes le Corps du Christ ». La messe est indispensable pour fortifier l’Eglise. En regardant la messe à la télé, sans communier et sans contact avec les autres, il te manquera ce lien spécial à Jésus et aux frères et sœurs.

Et les autres prières alors ?

Si la messe est le sommet de la prière concrète, cela ne veut pas dire que les autres prières soient au ras des pâquerettes. Au contraire, tu peux rencontrer Dieu dans la méditation de sa Parole, le silence, le chant, la louange, la prière d’intercession, le service du pauvre… On retrouve d’ailleurs toutes ces formes de présence de Dieu dans la messe elle-même. Le confinement peut être l’occasion de découvrir de nouvelles manières de prier.

Au final ?

Les vidéos, les chaînes de prière, les messes diffusées à la télévision, nous aident à prier, mais elles n’agissent pas aussi concrètement que la messe. Nous sommes privés de ses effets qui nous aident à aimer comme Jésus et qui fortifient les liens entre chrétiens. En ce temps de confinement, la messe nous manque ! Patience…

Illustration fiche 14

Suivre la messe à la télé … on fait comment ?

Voilà quelque chose dont on n’a vraiment pas l’habitude … à moins d’avoir connu une période de longue maladie, rares parmi les jeunes (et les moins jeunes) sont ceux qui avaient déjà fait cette expérience de suivre la messe à la télé. Bien sûr, ça ne remplace pas la messe vécue physiquement, mais durant cette période de confinement, et en particulier durant la semaine sainte et les fêtes pascales, de très nombreux catholiques s’y sont mis, que ce soit avec Le jour du Seigneur, KTO ou la chaîne YouTube de leur curé.

Tu sais peut-être que Le jour du Seigneur, qui passe sur France 2, fait partie du service public : en France, la constitution garantit la liberté de culte, et la messe télévisée est le moyen pour bien des personnes malades ou âgées de vivre leur foi concrètement. Peut-être connais-tu des personnes qui ne peuvent pas se déplacer et pour qui ce rendez-vous dominical est important ? Tu pourrais leur demander comment elles se préparent et vivent ce moment !

De fait, si cela ne remplace pas, la messe filmée reste une façon de vivre autrement la communion entre les chrétiens, d’écouter la Parole de Dieu, l’homélie, de prier en union avec des frères et sœurs invisibles, de s’unir à l’action de grâce célébrée dans l’Eucharistie.

Du coup … concrètement, on fait comment ? C’est certain, personne ne voit si tu es resté en pyjama ou si tes deux chaussettes sont de la même couleur. Mais est-ce vraiment la bonne question ? Il me semble que si tu veux vraiment vivre cette célébration « comme si tu y étais », il te faut avant tout préparer ton cœur à la rencontre avec le Seigneur. Et pour ça il y a des choses qui peuvent t’aider …

Écarter les tentations : la BD qui traîne juste à côté, l’ordinateur sur lequel quelqu’un joue à 3 m de toi … et bien sûr ton téléphone !

Soigner la déco : nous ne sommes pas des purs esprits ; pour la plupart d’entre nous, créer une ambiance de prière aide à prier. Selon tes goûts et ceux de ta famille, tu peux dégager l’espace autour de l’écran, mettre une Bible ouverte, une croix, une icône, des bougies, des fleurs … Tout ce qui pourra te rappeler qu’on vient ici pour se mettre en présence du Seigneur.

Te soigner toi-même : quand on prie, c’est toute la personne qui est en jeu. Nous ne sommes pas une âme perdue dans un corps, mais des personnes qui sont à la fois un corps et une âme (c’est pour ça que nous disons dans le Credo que nous croyons à la résurrection de la chair !). Pour se mettre en prière, il faut se sentir bien, mais aussi respecter son corps : c’est pour toi et aux yeux de Dieu le signe que tu te respectes toi-même et que tu respectes les paroles que tu vas entendre et celles que tu vas dire, le signe que tu es conscient de l’importance de la rencontre avec le Seigneur qui se produit là. Donc il ne s’agit pas de mettre ta plus belle tenue ni de choisir la chaise qui ressemble le plus à une chaise d’église, mais simplement de préparer ton cœur et toute ta personne.

Et puis aussi, dans la mesure du possible selon les conditions dans lesquelles tu te trouves, participe comme tu le ferais à l’église ! Chante, lève-toi, réponds … Cela aussi t’aidera à participer.

Ta participation intérieure à ce que tu vis à distance t’aidera à mieux comprendre ce qui se joue dans le rassemblement des chrétiens et ce qui manque en ce moment … tu n’auras que plus de joie à le retrouver !

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